/Pour les bibliothèques, l’été ne doit pas être un temps d’hibernation !
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Petit coup de pouce au changement

Pour les bibliothèques, l’été ne doit pas être un temps d’hibernation !

12 août 2011

Deux tiers des Français partent en vacances, pour une durée de plus en plus courte, les autres restent chez eux, faisant quelques excursions à la journée ou profitant des installations sportives et culturelles de proximité. Si la météo est bonne, les piscines tournent à plein régime. Qu’en-est-il des bibliothèques ?

Dans les stations balnéaires, c’est la haute saison d’accueil du public. On facilite le prêt aux vacanciers (carte familiale, tarif promotionnel ou gratuité). Les bacs de bandes dessinées sont dévalisés, les tables occupées par des visiteurs qui profitent de l’accès à la wifi (service encore trop rare !).

La majorité des établissements réduit ses plages d’ouvertures au public. Pour eux, c’est la moyenne saison : des usagers en vacances, pas d’office (donc pas d’acquisition ni de traitement des livres), pas d’accueil de classes. Malgré les congés d’une partie du personnel, la cessation saisonnière de ces tâches peut au final libérer du temps que certaines équipes capitalisent en instituant des journées de travail en commun pour, par exemple :

  • procéder à des réaménagements

Avantage : en mobilisant tous les agents présents, indépendamment de leur pôle de rattachement et leur statut, on renforce l’esprit d’équipe.

  • travailler sur les collections comme à Guérande (44) : groupement de textes, désherbage, actualisation du classement « thématique » des documentaires.

Avantage : à la rentrée, les usagers sont surpris des changements et croient découvrir des nouveautés !

  • concevoir des « dégustalivres » comme à la BM de Déols (36) ou celle de Seyssinet-Parisset (38) où les bibliothécaires préparent les animations scolaires de l’année à venir : choix de livres et réalisation des animations de mise en bouche.

Avantages : on met à profit les talents des uns et des autres (connaissance des livres, création, réalisation pratique) et surtout on gagne du temps pour la suite.

Enfin, certaines bibliothèques ferment deux ou trois semaines d’affilée quand ce n’est pas 6 semaines (Vaulx en Velin). Comment justifier cette fermeture, hormis pour des gros travaux ou pour une rénovation exceptionnelle (architecture, informatique, agencement) qu’on aura pris soin d’organiser en amont ? Si le personnel a droit à des vacances, les lecteurs ont droit à une continuité du service public. On croit pallier à la suspension du service de prêt, en augmentant ou en supprimant les quotas : « pour les vacances prenez autant de livres que vous voulez ». Mais ce n’est qu’un pis aller à une période où les usagers qui ne partent pas en vacances sont plus disponibles … ou plus isolés. On oublie que la bibliothèque est aussi un lieu de rencontres. Chaque veille de fêtes, me confie une bibliothécaire, je vois des usagers rester jusqu’à la fermeture comme s’ils emmagasinaient de la chaleur humaine pour affronter la solitude du lendemain. Idem l’été. Dans les quartiers où les gens ne partent pas ou très peu, la bibliothèque devrait non seulement rester ouverte, mais aller au devant des lecteurs en étant présente hors les murs (pas seulement à la piscine) pour offrir aux enfants, aux familles et aux isolés, des vacances « virtuelles ».

La parenthèse estivale en bibliothèque devrait être une occasion d’ancrage ou une promesse de rayonnement et non une simple vacance !
Véronique Marie Lombard (Août 2011)

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