Lire en fête pour de vrai !

7 octobre 2008

A l’heure où les bibliothèques sont touchées de plein fouet par la chute des prêts et sont donc amenées à réfléchir à la mise en valeur de leurs collections, l’observation critique publiée dans cette rubrique en novembre 2006 n’a pas pris une ride ! C’est toujours une réponse parmi d’autres à la question : Comment faire revivre les bibliothèques en leur donnant une véritable identité ?

 » Une fête « , nous dit fr.wikipedia.org,  » c’est un événement organisé pour célébrer quelque chose ou quelqu’un « . Lire en fête ce devrait être donc la fête de ceux qui lisent, qu’ils soient grands ou petits, professionnels ou amateurs, usagers ou non d’une bibliothèque, qu’ils lisent de la littérature, des essais, de la presse, des mangas, des recettes, des images. Qu’ils lisent tout simplement, un peu ou beaucoup, régulièrement, rarement ou par à coups.
Comme pour la fête de la musique où les amateurs partagent leur passion avec qui passe dans la rue, on imagine un Lire en fête où, dans sa cage d’escalier, à la maison de quartier, sur les places de la ville, à l’école avec les parents, dans l’entreprise, à la maison de retraite, à la bibliothèque, chaque lecteur de presse, d’essai, de roman, de BD, etc, partagerait oralement et visuellement ses coups de cœur ! Les lecteurs seraient à l’honneur. Ils auraient la possibilité de dire, de montrer ou d’interpréter un texte, une phrase, une image, un article, un poème, qui les auraient touchés. Ces fêtes de lectures partagées devraient être coordonnées dans la ville par les bibliothécaires qui auraient enfin l’occasion de parler de livres et d’être connus comme lecteurs et pas seulement comme magasiniers et techniciens. Alors, pour le traditionnel week-end d’octobre on ne recevrait plus d’invitation à des activités socio-culturelles de type atelier (pâte à modeler, dessin, découpages, confection de chocolats), de type découverte des métiers (cuisinier, encadreur), de type exposition (livres, peintures) ni des offres d’animations externalisées (venue d’un auteur, d’un conteur ou d’un comédien).
Les lecteurs seraient les acteurs. Cela demande plus que de l’argent, cela demande de l’audace et de l’imagination !
Si cette idée de redonner du sens à l’opération nationale vous sied, mettez vous au travail sans attendre le parachutage d’un thème parisien. Inventez dès maintenant, avec des partenaires de votre ville, la fête des lecteurs de 2009 où les histoires et les textes aimés des habitants circuleront dans la ville comme les notes de musique le font chaque année en juin. »
Véronique Marie LOMBARD (novembre 2006)