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Petit coup de pouce au changement

En avant la lecture : vos échos à l’appel de Livralire

2 février 2017

Le 10 janvier 2017, nous avons partagé notre inquiétude du peu de place accordée à la lecture dans les formations et les actions de notre département, la Saône-et-Loire.  La tendance est générale. Nombre de bibliothécaires et d’enseignants doivent se battre pour faire valoir l’importance du choix des livres, le rôle de la littérature dans la construction de soi, la connaissance, l’ouverture au monde et la lecture partagée en tant que lien.

Merci à ceux qui ont signé notre appel, l’ont  diffusé ou ont envoyé des commentaires dont voici la synthèse.

333 signataires de 45 départements, de Suisse, d’Allemagne et de Thaïlande.  Majoritairement des bibliothécaires et enseignants, mais aussi  des documentalistes, des éducateurs, des animateurs, des soignant, des artistes, des agriculteurs, des chefs d’entreprise et des retraités.

Des commentaires qui abordent :

La nécessité de la lecture

  • La manipulation du papier, la possibilité de lire ensemble, de montrer l’objet, de le toucher, de lire même en cas de bug informatique ou de panne d’électricité, de toucher le même livre qu’un ami lointain ou un parent décédé nous a laissé. Irremplaçable! (Un professeur des écoles- 71)
  • La lecture, c’est bon pour tout : apprendre, rêver, s’évader, être et rendre heureux. (Une bibliothécaire-59)
  •  Mes lecteurs de l’Ehpad, avec leurs yeux amochés et leurs pattes malhabiles seraient bien malheureux, je crois, que je ne vienne plus leur lire d’histoires… Et je ne parle pas des enfants de tous âges que je reçois dans ma toute petite bibliothèque. (Une bibliothécaire – 58)
  • A l’heure où la culture, l’ouverture d’esprit et la tolérance sont fragilisés, il nous semble essentiel de pouvoir continuer ce travail d’ouverture à l’autre auprès de nos élèves par l’intermédiaire des livres. (Une documentaliste et un principal de collège – 71)
  • La lecture est un formidable outil pour grandir et apprendre les valeurs essentielles aux enfants. (Une bibliothécaire – 17)
  • Avoir appris à lire les livres de manière fine, permet d’avoir les outils intellectuels pour se servir des outils numériques et de ne pas être asservis par ce média. (une animatrice en PMI – 42)
  • Les diverses études montrent que le numérique ne remplace pas le support papier mais l’accompagne. Les français qui lisent une oeuvre numérique n’ont pas changé leurs habitudes de lecture papier pour autant. (Une bibliothécaire- 71)
  • Au quotidien dans les classes, je suis au secours d’ enfants qui ont bien besoin de nourrir leur imagination avec autre chose que les « écrans », alors je dis mille fois OUI à la promotion de la littérature pour tous les publics ! (Une auxiliaire de vie – 71)
  • La promotion de la lecture sous toutes ses formes et sur tous les supports chez les enfants et les adolescents est primordiale surtout dans une société connectée.
  • Mettre la lecture à la portée des habitants est un enjeu citoyen, que dis-je un défi pour le présent. En effet, c’est la première porte d’accès aux savoirs et aux connaissances de soi, de l’autre, du monde… Alors si cela peut se développer dans l’évidence et le plaisir de lire, dans la relation familiale, amicale, scolaire, sociale, nous engageons nos responsabilités respectives pour l’avenir. (Cheffe de projet – 25)
  • « Lire est le propre de l’homme » : titre d’un recueil de témoignages et réflexions de cinquante auteurs et illustrateurs pour l’enfance et la jeunesse. Ce manifeste de 192 pages, disponible gratuitement, évoque l’importance du livre dans le développement de l’enfant et de l’adolescent, ainsi que le lien vital qui existe entre lecture, éducation, liberté et, donc, démocratie. (Une documentaliste – 89)

La fragilité de la lecture

  • Dans l’Education nationale, la place de la lecture est  fragile. Les professeurs documentalistes n’interviennent plus avec la liberté pédagogique qui caractérisait leur métier jusqu’à présent. Il faut user de ruse et d’énergie pour offrir aux collégiens une mise en voix de textes et des incitations à la lecture.  (Une documentaliste – 71)
  •  La lecture, c’est une liberté qu’il faut défendre. (Une bibliothécaire – 71)

La solidarité par la lecture

  • La lecture est un merveilleux lien, un outil de partage et d’ouverture d’esprit. De plus, les nouvelles techniques ne sont absolument pas accessibles à tous, un livre, oui. (Une bibliothécaire – 89)
  • Le livre est un véhicule incontournable et indispensable contre l’illettrisme.  (Une bibliothécaire suisse)
  • La lecture « gomme » les âges, les origines sociales, les nationalités, les difficultés quand on la partage et ouvre à la diversité. (Une enseignante retraitée – 71)
  • Lire des albums ensemble génère des apprentissages dans le plaisir et la joie. (Une bibliothécaire suisse)
  • Ma participation à de nombreux projets autour du  livre avec mes élèves  m’a convaincue de l’importance de la lecture dans les différents apprentissages scolaires mais aussi dans l’ouverture au monde et à l’autre. (Une professeur des écoles-71)

Les limites du numérique

  • La formation des enseignant(e)s est également touchée par le « tout numérique ». On nous demande de former les enseignant(e)s à distance. Très pratique pour les arts plastiques et la rencontre avec les « œuvres pour de vrai » ! Par ailleurs, une Charte pour l’Éducation artistique et culturelle a été élaborée par le Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle et présentée en Avignon le 8 juillet 2016 en présence de Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication. Je vous invite à la lire. Le livre ne ferait-il pas partie des œuvres ? (Une conseillère pédagogique – 71)
  • Le numérique est formidable facilitateur et outil pour les boulimiques d’infos et de culture dont je fais partie, mais jamais, au grand jamais, un déclencheur de lecture. Car il lui manquera toujours le côté «  »tactile » » (quelle ironie à l’ère des tablettes numériques !) du livre que l’on ouvre, feuillette, du gamin qui se colle contre toi quand tu lui lis une histoire, des personnes qui te regardent et t’écoutent presque la bouche ouverte quand tu racontes, de l’usager qui tend l’oreille quand un autre te vante le bouquin qu’il vient de rapporter, de celui qui t’offre un grand sourire car tu viens de lui trouver à la BDP le roman qu’il cherchait depuis longtemps, même s’il aurait peut-être pu le trouver « en ligne ». (Une bibliothécaire – 36)
  • Les bureaucrates devraient rapidement s’apercevoir que sans accompagnement ni réel projet, le numérique n’est qu’un objet. Pour devenir outil et utile faut-il encore savoir se l’approprier. (Une bibliothécaire – 89)
  • La technologie doit servir la lecture publique et ceux qui l’exercent, sans quoi elle est nuisible. Il ne faut pas confondre jouer de la trompette et avaler la trompette ! (Un bibliothécaire – 76)
  • Le numérique est une autre voie qui ne doit en aucun cas écarter la lecture du livre papier : toutes les recherches scientifiques le confirment. Voir  le rapport de l’ OCDE. (Formatrice littérature jeunesse ARPLE – 92)
  • Ce n’est pas parce qu’un livre est numérique que les adolescents vont se jeter dessus. Quel que soit le support, la promotion de la lecture est indispensable pour donner envie de lire et promouvoir les livres, qu’ils soient papier ou numérique. (Une bibliothécaire suisse)
  • Rien ne remplacera le livre ; le numérique c est bien, mais où est le contact , la perception de l’autre, les échanges humains ? (Une bibliothécaire – 71)

 Le rôle des bibliothèques municipales et départementales :

  • N’est-ce pas l’une des missions primordiales des bibliothèques départementales de prêt de développer la lecture publique dans leur territoire, via les bibliothèques et les collèges ? Supprimer les aides aux associations, et plus particulièrement à Livralire qui agit pour que le livre et la lecture soient accessibles auprès des collégiens et à travers eux, les familles, va à l’encontre de cette mission. C’est d’autant plus dommageable, que le partenariat est très important à l’époque où les budgets se resserrent. (Une bibliothécaire – 71)
  • La lecture et sa promotion : une priorité pour les bibliothèques (Une bibliothécaire – 69)
  • Favoriser les liens entre la lecture intime et développer les échanges qu’elle suscite est une mission fondamentale des bibliothécaires. C’est construire un socle solide et dynamisant au « vivre ensemble «  à la bibliothèque, base de son avenir. (Une bibliothécaire – 49)

Le décalage avec le terrain :

  • Il est regrettable qu’en haut lieu, nous autres, personnes de terrain, restions inaudibles face à des décisions incompréhensibles loin des besoins concrets d’un public fidèle et comblé avec lequel nous partageons, au travers d’auteurs et illustrateurs de qualité, le plaisir de l’objet « livre » ! (Une bibliothécaire – 40)

Et des encouragements pour Livralire :

  • Nous menons des voyages-lectures depuis 3 ans et c’est une révolution tant pour l’équipe que pour les participants ! Nous soutenons avec ferveur les initiatives audacieuses, bien pensées et efficaces de Livralire dans le domaine de la lecture individuelle et collective. (Une bibliothécaire – 80)
  • Gardez votre énergie et créativité à nous faire voyager, et ce le plus loin et le plus longtemps possible. Merci de me faire voyager à moindre coût, chaque année, moi et mes élèves à travers le temps et les continents de ce vaste monde. (Une bibliothécaire – 89)
  • Soutien total à l’irremplaçable travail de Livralire auprès des publics de tous les âges avec les albums comme objets physiques permettant l’ouverture vers la lecture, la culture et le lien intergénérationnel . (Un écrivain jeunesse de grande renommée)
  • J’ai débuté mon métier en Saône-et-Loire où j’ai eu le plaisir de découvrir et mettre en place des voyages- lecture en partenariat avec Livralire puis en autonomie. Devant la réussite de ce projet, je l’ai « exporté » dans ma bibliothèque puydômoise. Le numérique que l’on veut imposer n’a jamais reçu autant de succès, n’a jamais provoqué de rencontre durable avec la découverte de la littérature et le plaisir de lire. (Une bibliothécaire – 63)
  • Courage, continuez toutes les activités, les voyages lecture, avec les livres papier, en lien avec tous les acteurs et les publics. Bravo à vous. (Une bibliothécaire – 76)
  • Je ne peux concevoir une année sans voyage-lecture. Cette année, c’est mon 12e. (Une enseignante – 71)
  • L’ action de Livralire depuis bientôt 30 ans a permis de faire se rencontrer, partager, échanger autour de la littérature jeunesse et adolescente toutes les générations. Longue vie à ceux qui donnent de leur temps, de leur énergie et leur passion ! (Plusieurs bibliothécaires – 71)
  • Les voyages lectures ont fait entrer plusieurs dizaines d’enfants dans l’univers des livres et de la lecture au sein de l’école depuis plusieurs années, accompagnés des adultes motivés et des familles. L association  Livralire a construit ces voyages  et a emmené les enfants sur les pages du bonheur de lire et d »imaginer sans cesse de nouvelles histoires… Un grand merci (une enseignante – 71)

Message de circonstance : Un enfant qui lit est un adulte qui vote !  (Une bibliothécaire – 29)

Merci à ceux qui continueront à diffuser l’appel.

Le 8 février 2017, nous avons adressé un mail aux élus départementaux de la commission culture avec copie papier au président, demandant, avec le soutien apporté par les signatures et les témoignages, une réflexion publique sur la lecture en Saône-et-Loire.
Le 14 février 2017,  nous avons reçu réponse et soutien de Madame Couillerot, présidente du groupe Gauche 71 au nom des 26 élu(e)s du groupe.
Le 10 mars 2017, la  fin brutale du soutien à Livralire a été évoquée par un élu de l’opposition en réunion de commission du Conseil départemental. A suivre…

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