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Petit coup de pouce au changement

La régularité des achats, une nécessité vitale en bibliothèque

25 avril 2012

Pas un stage où nous n’abordions la question des acquisitions en bibliothèque. Nous sommes en avril. Trois établissements de taille différente (une BDP, une grosse médiathèque et une petite bibliothèque) avouent ne pas avoir acheté d’ouvrages depuis décembre, mois de clôture budgétaire. C’est que le dossier d’appel d’offre (annuel qui plus est !) n’a pas été validé par un élu omnipotent ou que le choix du prestataire n’est pas finalisé ou que le budget n’est pas débloqué. Les bibliothécaires en sont réduit(e)s à préparer des listes ou des paniers de commande. Un autre n’a le feu vert que depuis deux jours et devra clore les acquisitions le 30 octobre prochain, à la veille du pic de production d’automne qui est sans conteste, plus riche que celui du printemps. Une autre encore est bridée par une répartition arbitraire entre les genres avec une enveloppe budgétaire pour la fiction, une autre pour les documentaires, une autre pour la BD. Si en octobre, elle a épuisé ses crédits fiction, adieu les beaux albums de l’automne !

Les parutions s’échelonnent de fin janvier à fin juin puis reprennent de fin août à début décembre. Sachant que la masse de nouveautés est impossible à absorber dans sa totalité, que le « commercial » noie « le qualitatif », que le tirage moyen est à la baisse, qu’un livre chasse l’autre, la clientèle professionnelle doit avoir les moyens de caler ses achats sur le calendrier éditorial.

Acheter régulièrement, au plus près de la date de parution, par consultation d’un office ou repérage en librairie ou, à défaut ou en complément, en décalé à partir de critiques (internet et revues) facilite et dope le travail interne :

  • étale le travail de repérage et de choix
  • augmente les chances d’avoir des commandes intégralement honorées
  • évite les à coups dans la chaîne de traitement des livres
  • maintient une richesse des collections
  • répartit la charge de lecture, intégrale ou partielle, des nouveautés

Mettre régulièrement à disposition des publics des ouvrages et supports neufs et récents, participe de l’attractivité de la bibliothèque :

  • fidélise le public
  • maintient la curiosité des lecteurs
  • donne des chances à chacun de trouver une nouveauté
  • témoigne d’une organisation dynamique du service

Mesdames et Messieurs les élus ou les chefs de service, quand vous limitez la période des acquisitions ou imposez des organisations sans tenir compte du marché éditorial, sachez que vous freinez l’activité de la bibliothèque. Attention un public déçu est un public perdu qui a et aura toutes les bonnes raisons de s’approvisionner ailleurs et autrement. Ainsi les lecteurs parisiens fortunés peuvent désormais se faire livrer des nouveautés à domicile par le service Chronobook et Google prépare un système de location de textes sur liseuse !

V-M Lombard (avril 2012)

Libérons les livres ! 22 janvier 2013
Frilosités 29 décembre 2008
Décloisonnons ! 14 juillet 2008
La valse des romans 3 avril 2007
Classement des albums 12 novembre 2001